Le marché suisse de l’interprétation
En Suisse, le marché de l’interprétation est caractérisé par sa fragmentation en une multitude de segments, ce qui est assez unique en son genre. D’une part, étant donné la structure de l’économie suisse, on y retrouve toute une gamme de sujets spécialisés, de l’ingénierie système, à l’industrie pharmaceutique, en passant par la banque privée, par l’horlogerie ou encore par l’audit.
La Suisse étant par ailleurs un pays multilingue, l’interprétation peut être requise à tous les niveaux, que ce soit par des entreprises, par des institutions financières, par des administrations publiques, voire par des associations.
La palette des potentiels donneurs d’ordre est également très riche. Outre les milieux économiques, la politique ainsi que d’autres entités juridiques, comme les associations et les fondations, ce que l’on appelle communément « le marché privé », il existe en Suisse un important marché institutionnel. Genève abrite à elle seule les sièges de 19 agences onusiennes, tandis que 18 autres ont choisi d’y avoir une présence.
Cette situation assez particulière explique la proportion relativement élevée d’interprètes AIIC (plus de 270) ramenée à l’ensemble de la population suisse (8,7 millions). Ce rapport est dix fois plus élevé qu’en Allemagne, un pays qui compte environ 300 interprètes AIIC pour une population totale de 83 millions d’habitants.
Avec plus de 240 interprètes, Genève se classe au troisième rang des villes avec le plus grand nombre d’interprètes AIIC, derrière Paris et Bruxelles.